Hier, alors qu'on partait tous les cinq dès potron minet en direction de la Gare de Lyon et que ma frange avait décidé toute seule d'être super wavy (un VRAI problème, la frange wavy), une jolie jeune fille s'est avancée vers moi pour me dire qu'elle lisait ce blog. Passées les trois secondes d'incrédulité (je ne réalise pas toujours à vrai dire que ces pages sont lues par plus de trois personnes), je me suis confondue en remerciements tout en ne parvenant pas à me détacher de cette image de frange sur laquelle pourraient se tenir les championnats du monde de body board. Non sans également regretter amèrement de ne pas avoir passé deux minutes supplémentaires dans ma salle de bain histoire de cacher la misère.
Quand la jeune fille s'en est allée, Rose a demandé c'était qui. Le churros a répondu que c'était une fan de sa maman. Après il a trouvé très drôle sa blague de me traiter de "Caro-Gaga". Moi un peu moins mais ce n'était pas grave, j'étais bien trop occupée à me refaire le film, je dois avouer que ça me colle un melon, ce genre de rencontres. Surtout, j'ai dit, montrant par là toute ma vanité et mon acceptation de ma quarantaine, "elle était très jeune, ça me surprend toujours que des jeunes femmes comme elle me lisent" (en vrai ça ne me surprend pas, je sais bien que je suis restée moi même très juvénile, mais j'aime jouer les ingénues).
"Ben non, c'est normal, maman, ça les aide, sûrement, pour savoir comment elles feront dans leur prochaine vie, tu vois ? Dans leur vie de femme âgée, je veux dire"
Le machin est une source inépuisable d'inspiration. C'est d'ailleurs ce qui le protège d'une émancipation précoce.
Sinon, sachez que je pars à Barcelone avec le churros, alias le sévèrement burné. Trois jours sans enfants, dans un hôtel qui déchire. Un week-end pour fêter mes 40 ans (merci encore à mes amis si chers grâce auxquels j'ai fait péter la junior suite), nos quinze ans d'amour et, avec un petit mois d'avance, nos quatre ans de mariage.
Il n'a peut-être pas tort le bougre, quand il parle de "prochaine vie". J'ai l'impression d'en avoir eu plusieurs, en effet.
Voilà, la météo n'a pas l'air d'être de notre côté, donc la piscine sur le toit ne va probablement pas être d'une grande utilité, mais je crève d'envie de manger du jamon et de boire du rioja. Et aussi du tinto de verano, ce mélange exquis de limonade et de piquette rouge. Peut-être même qu'on ira s'indigner un peu sur la place de Catalogne.
Après on retournera dans notre junior suite.
C'est ça, peut-être, la maturité, non ?
Edit: une grosse bise à la jeune fille du 13e. Ma grande, la chérie (ma préférée), vous a trouvée "très jolie".