J'ai toujours été une jouisseuse. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours couru après le plaisir, faisant de cette quête le but ultime de mon existence et de mes journées. Un plaisir n'excluant d'ailleurs pas l'effort ou la souffrance, mon éducation judéo-chrétienne m'a permis d'intégrer très tôt cette idée de devoir "mériter" le réconfort, qu'il prenne la forme de vacances, de bonne chère ou de la chair.
Il n'empêche que l'ascétisme n'a jamais été ma tasse de thé, la mélancolie ne me caractérise absolument pas, ni l'ennui que je ne connais que peu, trop occupée à poursuivre la félicité.
Bien sûr, tout ça passe prioritairement par l'oralité. D'où mon léger problème de poids, on s'en doutera. Je ne connais pas plus grande jouissance que celle de la première bouchée de chocolat, ou, hélas, de la première bouffée d'une cigarette longtemps attendue.
Pour être plus exacte, je ne connaissais pas, de plus grand kiff que ceux-ci avant d'avoir découvert l'orgasme, sur le tard, comme je m'étais d'ailleurs plu à le raconter il y a longtemps de cela - seigneur quand je pense que je pousse le vice à resignaler ce billet, je dois être malade.