Il y a quelques jours, j'ai donc eu l'occasion de me rendre au showroom parisien de la marque lyonnaise « Mado et les autres ». J'étais accompagnée pour l'occasion d'une charmante lectrice, Vivienne, beaucoup plus pointue que moi d'ailleurs en fashionitude (elle portait des chie mihara).
Je vous l'avais dit, je ne connaissais pas cette marque, si ce n'est qu'elle a été créée par une institutrice qui adorait la couture et qu'elle cartonnait dans les boutiques rhône-alpines mais pas que. J'ai donc appris que depuis deux ans, Mado a été rachetée par un couple dont j'ai fait la connaissance ce soir là et dont l'enthousiasme m'a vraiment séduite. Et que ces derniers, bien que désireux de développer la marque n'en sont pas moins attachés à ses fondamentaux. Autrement dit, pas question de transformer les collections en émanations kooplesques ou Z&Voltairèsques. Surtout, m'ont-ils expliqué avec force détail et passion, pas question de trahir leurs fans de la première heure, leurs clientes chéries qui ont fait le succès de Mado.
Autrement dit, des femmes qui peuvent être jeunes, moins jeunes, absolument pas concernées par l'obsession d'être tendance et dont les courbes sont souvent avantageuses mais pas exclusivement. Des femmes quoi.
Résultat, la future collection, comme les précédentes, est conçue pour aller du 38 au 48. Certaines d'entre vous me diront que 48, ce n'est pas assez. Mais je leur répondrai que c'est malgré tout beaucoup plus que ce que l'ont trouve dans nombre d'enseignes. Ce qui est très appréciable, surtout, c'est ce parti pris de ne pas s'afficher comme une marque plus size mais bien comme du prêt à porter pour toutes.
Et de fait, les modèles sont tous pensés pour monter en taille, comme on dit. Ce qui n'est pas un voeu pieux mais répond à de véritables exigences stylistiques. A savoir privilégier des matières qui dans le dos ne soient pas rigides et contraignantes, penser les décolletés pour qu'ils s'adaptent à toutes les poitrines, prévoir des astuces pour que celles qui souhaitent planquer leurs fesses le puissent quand les autres au contraire préfèreront rentrer le top dans le pantalon, etc. Je n'aurais jamais imaginé que proposer une large gamme de tailles nécessitait autant de boulot en amont. Mais le fait est que ça marche. La jeune femme qui portait les fringues dans le show-room pour nous donner une idée de ce que ça donnait porté (et c'est beaucoup plus joli porté que sur un cintre, en raison notamment des nombreux plissés qui caractérisent la marque) était du genre mince et altière et ce qu'elle avait sur elle lui allait à la perfection. Une des femmes de l'équipe « Mado » était quand à elle plus ronde et même topo, tout tombait très bien.
Comme quoi, dès qu'il y a un vrai travail, une vraie philosophie, le résultat s'en ressent. Bien sûr cela dit que cette philosophie n'est pas caritative. Les dirigeants de Mado ne sont pas idiots, ils ont constaté que leur clientèle n'avait pas toujours la morphologie d'une Kate Moss, ils se sont dit qu'ils seraient idiots de se priver de cette manne là. Mais c'est justement fait sans aucun cynisme ni fausse pudeur. Juste avec beaucoup de naturel et c'est ce qui m'a plu, pas de discours dégoulinant sur le mode « on est tellement tolérants » ou de sourire gêné quand on leur posait des questions sur l'éventail de tailles (vous avez remarqué que chez certaines marques trendy-mesfesses tout ce qui dépasse le 40 n'est jamais exposé en rayon parce que c'est caca les grosses ?). Juste du pragmatisme. Et moi j'aime bien ça.
S'agissant de la collection elle même, je n'ai pas tout aimé parce que je ne suis pas fan des coupes asymétriques. Mais j'aurais volontiers piqué les petits corsaires acidulés pour l'été prochain ainsi que tous les pantalons (coupés pour des filles comme moi, avec hanches, bassin, ventre et toute la panoplie des jambes un peu courtes). J'ai surtout craqué – comme Vivienne qui je le rappelle portait des chie mihara – sur un legging tout doux en plumetis gris, dans lequel je me suis trop vue en train d'écrire mon bestseller, lovée dans mon canapé. Petit crush aussi pour une sorte de jogpant gris très Isabel (pas marrante). Et enfin, j'adore les pulls en résille ou côte de maille (photo ci-dessous). Je dis ça je dis rien mais je SENS le gros must have de l'été prochain au niveau de la résille.
Voilà, une belle soirée en somme, avec en prime deux blogueuses que j'aime vraiment bien, en virtuel et en réel, Marjolaine et Frieda.
Je vous ai dit que je m'orientais vers une carrière plus modesque ?
(sous le flare, les chie mihara)