Avec un peu de retard, voici donc la deuxième partie de la chronique de Marje. Cette fois-ci elle nous livre ses précieux conseils pour les ados. Avant de lui laisser la parole, petit apparté. On me demande souvent comment faire pour que les enfants lisent, eu égard à la quantité astronomique de bouquins que s'envoient mes grands. Honnêtement, je ne sais pas vraiment. Je voudrais bien vous dire qu'il y a une recette, mais fille aînée d'une fratrie de quatre, je me souviens que ma soeur et moi étions de véritables boulimiques de livres quand mes frères préféraient les jeux en plein air ou les consoles (préhistoriques) d'alors. Tout juste s'ils daignaient ouvrir des Asterix. L'un de mes frères est aujourd'hui un lecteur plutôt très pointu, l'autre est toujours moyennement porté sur la chose. Pourtant, nous avons reçu il me semble la même éducation. Et nous avions la même mère prof de français, connaissant je pense la carte de France des bibliothèques sur le bout des doigts.
De toutes façons, il en est de la lecture comme du reste, aucun mode d'emploi n'est livré avec l'enfant (à moins qu'il ne soit dans le placenta et que personne n'ait jamais songé à regarder ?) et personnellement les grandes leçons éducatives me paraissent toujours suspectes. La seule chose que j'ai fini par apprendre en 12 ans, c'est que les gamins ne font que ce qu'ils veulent. On peut avoir une légère influence à la marge, mais pas plus.
Il n'empêche que je serais tentée de dire qu'on peut malgré tout accompagner ses enfants vers ce plaisir si précieux (j'ai dit accompagner, pas influencer). Première condition sine qua non je crois, lire soi même. Les enfants s'élèvent par l'exemple et en ce qui concerne la lecture, c'est probablement encore plus vrai. Même s'ils ne s'y mettent pas de suite, ils se souviendront plus tard que lire était un refuge pour leurs parents et y viendront peut-être un jour de chagrin ou de solitude. L'histoire du soir est également une des voies qui mènent à la lecture, ne serait-ce que par le réconfort qu'elle procure avant le coucher. Enfin, le choix des livres, adaptés non seulement à leur âge mais à ce qu'ils sont, est fondamental. Je suis de celles qui considèrent qu'il n'y a pas de lectures honteuses. Un manga, navrée pour les puristes, mais c'est un livre. Une BD aussi. Un roman de chick-lit' pour ado, également. Bien sûr, on préfèrerait les voir s'enthousiasmer pour les Misérables ou le Sac de billes de Joseph Joffo. Mais "on" n'est pas eux et il n'y a je pense rien de plus castrateur que de leur imposer nos goûts, au nom de ce qui est "bien" ou ne l'est pas. De toutes façons les classiques, ils se les farciront à l'école (pour le bonheur des uns et le malheur des autres). Bref, tous les chemins mènent au livre, certains sont plus escarpés que d'autres, l'essentiel est qu'ils soient empruntés.
Dernière chose et après je passe le micro à Marje, j'ai pour habitude de dire à mes enfants cette phrase qu'on m'a également répétée plus d'une fois: "Grâce aux livres, tu ne seras jamais seul".
Allez, bon week-end et suivez les yeux fermés l'ordonnance de Marje, c'est de la balle. (et merci encore, Marje !)