Il parait qu'un fou-rire équivaut à un bon steak. C'est probablement ce qui explique la bouée qui me sert de ventre depuis que je suis revenue d'Andorre. On pourrait se dire que je paie mes excès de jamon iberico aussi. Mais à vue de nez, ayant donc virtuellement bouffé cinq ou six tranches de boeuf par jour, rien de très étonnant à ce que j'aie eu envie de balancer violemment ma balance par la fenêtre à mon retour.
Nadia, Anne-So, Cécile, Violette et moi étions donc à Andorre, plus connue pour son côté Disneyland de la clope et de l'alcool que pour son offre hotellière et ses paysages de rêve. A tort. Sis au village de Soldeu, le Sport hôtel Hermitage and Spa qui nous recevait est en effet un des plus beaux complexes jamais vus (la fille qui s'y connait en palaces). Planté à flanc de montagne, face aux pistes de ski qui certes n'étaient pas enneigées en juillet mais dont on imagine le spectacle que cela doit être en plein hiver, ce bâtiment est un peu le havre de paix ultime. Lobby monumental jonché de fauteuils chesterfields, bar tout en longueur surplombé de lustres féériques où l'on jurerait avoir croisé le fantôme d'Hemingway, chambres ultra-spacieuses donnant sur les pentes, la liste de ce que j'y ai aimé est longue.
Je parle du spa ? Je parle du spa. Un circuit d'eau qui n'en finit pas, douches de glaçons, hammams, bains turcs, jets massants et, cerise sur le sauna, un jacuzzi extérieur perché sur une terrasse dominant les montagnes. Comme a très pertinemment décrété Violette alors qu'on y faisait trembloter notre cellulite: "si la brigade du kiffe passait, on prendrait perpète". (elle est cinéphile en plus d'être dingue de botanique).
De fait, arrivées le vendredi après un voyage éprouvant (sans compter que l'une d'entre nous est gravement malade) (mais d'une grande force morale), c'est assez rapidement que nous avons commencé les hostilités en descendant consciencieusement les bouteilles de Virtus, un rioja maison titrant à 14 et des bananes. Est-ce le tanin du pif, l'altitude ou le parfum d'intérieur merveilleux de l'Hermitage ? Nul ne le saura jamais mais il est bien dommage que nous n'ayons pas croisé ce soir là un découvreur de talents parce qu'il nous aurait à coup sûr embauché pour sa tournée de stand up.
Ou pas.
Une chose est sûre, il ne fallait pas compter sur nous pour redorer le blason de la cause féminine. Après les inévitables joutes politiques (pour ou contre les BB cream ? L'imprimé bisounours est-il pointu ?), on est assez vite passées aux choses sérieuses : pour combien on accepterait de coucher ? (on est très sollicitées).
Si nous n'étions pas toutes en accord sur la somme (mais il faut dire que certaines s'y connaissent mieux que d'autres en affiliation), un consensus a fini par émerger : Il faudrait que ce soit assez pour que notre vie puisse en être changée (pardon my Badinter).
C'est à ce moment là que l'une d'entre nous a toutes mouchées : «coucher avec un mec qui me donne envie de recommencer le lendemain, voilà ce qui changerait ma vie ». Pour la paix des ménages je tiens à préciser auprès du churros et de nounours qu'il ne s'agissait ni de violette ni de moi.
N'empêche que c'était tellement profond qu'on a décidé d'aller dormir pour y réfléchir à tête reposée.
Le lendemain, bizarrement, on n'était pas au mieux mais c'était sans compter le plus incroyable petit déjeuner qu'il m'ait été donné de contempler. De quoi nous donner du coeur à l'ouvrage pour la journée de merde qui s'annonçait : shopping à Andorre, déjeuner dans un resto à tapas au pied des pistes et découverte du spa.
Dire qu'il y en a encore pour gloser sur la vie soit-disant facile des blogueuses. MAIS QU'ILS SE METTENT À NOTRE PLACE CINQ MINUTES, HISTOIRE QU'ON RIGOLE.
C'est simple on était rincées.
Ce qui ne nous a pas vraiment empêchées de reprendre du Virtus (on est polies). Et rebelote, sauf que cette fois-ci on a plutôt parlé philosophie avec doigté. Ou surtout du doigté. Je crois. Je ne sais plus, je suis perdue.
Bref, je m'arrêterai là quant au récit détaillé de nos conversations, what happens in Andorra stays in Andorra, c'est bien connu. Mais même le retour relativement dantesque – trois heures de retard à Barcelone et un atterrissage à Roissy alors qu'il était initialement prévu à Orly – n'a pas réussi à gommer les sourires idiots restés coincés sur nos visages sans rides (une influente n'a pas d'âge).
La bloguerie c'est parfois un repère de hyènes qui comparent la longueur de leur sexe (en langage de l'internet, le sexe équivaut au ratio Pages vues/partenariats), déguisées en pseudo fashionistas, un pot de fleur sur la tête en guise de headband. Mais c'est aussi le berceau de belles histoires. Merci les meufs.
Edit: un immense merci à Alexandra et Camille pour ce voyage de presse rondement mené. Je crois que ce qui fait la qualité d'un endroit, c'est, plus que sa décoration intérieure, son exposition ou le confort de sa literie, l'atmosphère qui s'en dégage. Il se trouve que là, il y avait le tout et c'est parce qu'on s'y est si bien senties que je lui décernerais direct une étoile supplémentaire, à votre hôtel.
Edit2: Plus sérieusement, outre les affinités que je noue depuis déjà quelques années avec les filles de ce road trip, ce qui m'a je crois aussi tant plu, c'est cette impression qui me manque depuis mon départ d'agence, d'être non pas entre collègues mais consoeurs. On rigole sur les #blogueuses, mais le fait est que nous sommes des espèces de femmes slashs, aux activités et statuts à géométrie variable, la plupart du temps free lance. S'échanger des conseils, partager des interrogations, des inquiétudes ou des satisfactions, c'est compliqué de faire ça avec son canapé. Et là, soudain, il y avait quelque chose d'évident, nous comprenions notre jargon étrange, nous avions les mêmes références et les mêmes doutes. ça m'a fait du bien, personnellement.
Tinto de verano, ma boisson fétiche en Espagne
Après investigation, il semblerait que le calmar soit en Espagne ce qui se rapproche le plus du légume.
(quand violette m'a surprise en train de m'instagramer depuis ma salle de bain elle a pris conscience qu'à force de m'apprendre les rudiments du personnal branling, elle avait créé un monstre).
c'est beau une montagne le soir
petite chose légère du breakfast
Bien d'accord avec ce bracelet Gas Bijoux: "tout va bien"...