Depuis quatre jours et deux heures environ (chaque minute compte, croyez-moi) je souffre d'anosmie et par extension, d'agueusie.
Non, ce n'est pas une maladie vénérienne, je pense que si c'était le cas je vous en épargnerais le récit, même si ma conception de la pudeur est toute relative, on l'aura noté.
Quoi qu'est-ce alors ?
Et bien je ne sens plus rien. Nada, que pouic, même le baume du tigre a une odeur de que dalle. Ça a commencé par un rhume de compétition tombé ensuite sur les bronches, puis, par je ne sais quel phénomène physique remonté au cerveau.
Je sais bien que ça n'est pas si grave, que pendant ce temps là en Syrie, etc. Mais je crois que si cela perdurait je pourrais tomber en dépression. Comme quoi chacun des cinq sens compte et celui-ci pas moins qu'un autre. Ne pas sentir le goût des aliments c'est pour ainsi dire la merde (d'ailleurs ne pas sentir son caca c'est très déstabilisant aussi mais ce n'est pas le sujet). N'éprouvant aucun plaisir à manger, je n'arrive du coup absolument pas à identifier ce moment justement où le plaisir d'amoindrit, signe que la satiété n'est pas loin. Et si au départ cela m'a plutôt conduite à ne rien bouffer, depuis hier je note plutôt une certaine tendance à poursuivre inlassablement ma quête de goût. Quitte à me gaver.
Bref c'est la déprime. Sans compter toutes ces odeurs qui me manquent, celle du cou du churros avant de m'endormir, des cheveux de Rose qui le matin sentent encore le bébé mouillé, du café qui se fait, de mon thé Earl grey, des pieds du mach... non, ça c'est plutôt bien.
Bien sûr, histoire d'être complètement paniquée, j'ai fait un tour sur l'internet, pour découvrir des histoires abominables de gens qui après un bête rhume ont perdu le goût à vie, sans parler de tout un tas de maladies orphelines dont le premier symptôme est celui-ci. Inutile de préciser que ces maladies sont incurables.
Ma seule satisfaction, ma recherche croisée « eczéma aux pieds ET perte de l'odorat » ne donne rien. J'avais un peu peur que les deux combinés soient la manifestation d'un cancer fulgurant.
Y'a pas à dire je progresse énormément.
Voilà, à part ça, pour être originale, je défoncerais bien à coup de pompes le connard qui s'occupe là haut de la météo. Dire que je n'en peux plus est en deçà de la réalité mais je me doute que le sujet est totalement épuisé et qu'à part beugler que ce temps de merde, bordel... Pas grand chose à ajouter.