Je pourrais vous parler de chacun des billets de la tricoteuse du Delit Maille, tant je suis à chaque fois scotchée par sa virtuosité et son humour. Je ne saurais vous recommander assez d'y faire un tour régulièrement, c'est une façon bien plus agréable de se tenir au courant de l'actualité qu'en regardant le JT de Jean-Pierre Pernaud ou en lisant le JDD et son énième sondage sur est-ce que oui ou oui vous avez envie que Nicolas Sarkozy revienne (il faudrait peut-être qu'une bonne âme se résolve à dire la vérité au pauvre rédacteur en chef de ce qui fut un jour un bon journal: Sarkozy a perdu les élections. Il peut toujours revenir, hein, mais dans cinq ans).
Bref, je kiffe le Delit Maille et pas uniquement parce que j'en apprécie l'auteur. Et je ne pouvais pas ne pas vous signaler son dernier post. Sans un mot, sans légende, elle a réussi à me faire un peu pleurer, tant ce moaï - du nom des statues de l'Ile de Paques - qui prend le large m'a émue. Je crois que ce billet met en évidence quelque chose dont je suis moi même persuadée depuis longtemps: la tricoteuse n'est pas qu'une excellente éditorialiste ni même une as de la pelote de laine. Elle est surtout une artiste. J'espère qu'elle en est convaincue.
Sinon, au registre marionettes, je suis allée à la Cachette hier avec Rose, le churros et le machin qui tenait absolument à retourner sur les lieux de sa propre enfance. Une fois encore j'ai été charmée par la simplicité de l'histoire, la tendresse du comédien pour ses figurines et l'ingéniosité d'une mise en scène idéale pour captiver les tous petits. Une fois encore également j'ai eu, je l'avoue un peu d'animosité envers ces parents qui veulent certainement bien faire en initiant leurs nouveaux nés ou presque au théâtre, mais gâchent la représentation des enfants en âge d'apprécier. C'est ma seule réserve d'ailleurs sur cet endroit si meveilleux: je pense que les responsable devraient dissuader ces parents de tout petits. Je veux dire, chaque chose en son temps, non ? C'est étrange cette obsession à vouloir à tout prix "épanouir" ses gamins, leur faire brûler les étapes au risque de les dégoûter. Parce que croyez moi, la gamine d'un an et des brouettes qui est montée sur la scène et s'est fait réprimander un peu fermement par le comédien - les parents visiblement ne voyaient pas où était le problème - et qui a fini par être exfiltrée au prix de hurlements de veau qu'on égorge, a certainement été vaccinée. Sans parler de ce petit totalement paniqué par le loup en peluche qui pour les plus grands était drôle mais pour lui, terrifiant.
Bref, chacun fait bien ce qu'il veut, mais je me suis rappelée hier pourquoi j'avais un peu tardé à y retourner, ce n'était pas la première fois en effet que je me faisais cette réflexion. Que les choses soient claires, je ne suis pas en train de remettre en cause les aptitudes intellectuelles des moins de deux ans, ni d'instaurer une ségrégation anti nouveaux-nés. Mais je ne sais pas, ça m'interpelle, un peu comme cela peut m'interpeler qu'on tienne à apprendre à lire à ses enfants avant le CP, ou à payer des cours particuliers dès le primaire à des gosses qui s'en sortent très bien sans.
Je sais bien que la pression est énorme et qu'on veut le meilleur pour ses petits. Mais le meilleur, c'est peut-être justement qu'on les laisse rester un peu des petits le plus longtemps possible, non ?