Un petit billet avant une absence de quelques jours. Pas de vacances pour moi mais malgré tout un week-end prolongé pour une échappée très belle en famille. J'avais je crois évoqué il y a quelque temps mon envie d'emmener mes enfants et mes parents à New-York, thank's god le prix des billets trop élevé nous avait un peu coupé dans notre élan, merci le karma, pas sûre que c'eut été formidable de croiser le chemin de Sandy, d'autant que nous serions partis exactement à ce moment là et que donc nous ne serions pas partis. Ce qui, on est bien d'accord, n'aurait pas été bien grave au regard de ce que certains ont subi au passage de cette bitch de Sandy, justement.
Bref, nous avons revu nos ambitions à la baisse mais pas trop non plus, en décidant de mettre le cap sur Venise. Décollage demain matin de Lyon, pour trois jours tous les sept, les pieds dans l'eau d'après ce que j'ai compris, on est en pleine période d'aqua alta et parait qu'il faut des bottes. Venise est un endroit que j'ai eu la chance d'arpenter à plusieurs reprises depuis mon enfance, au gré d'une colo quand j'avais douze ans - mmmhhh le camping de l'autre côté de la mer, où j'avais choppé non seulement des tiques sur les seins mais aussi un staphylo dans l'oeil, tellement glam -, d'un voyage de classe en prépa - plus grosse cuite de ma vie EVER, vomir du haut d'un lit superposé d'une auberge de jeunesse, check -, d'un périple entre copines - chouette mais nous étions quatre filles alors déprimées de ne pas avoir de mecs et croyez moi, s'il y a un endroit au monde où on a envie de rouler des pelles, c'est Venise - et enfin, last but not least, d'un week-end surprise il y a six ans, au cours duquel le churros m'a demandée en mariage de la manière la plus jolie qui soit (pour ceux et celles qui ne venaient pas encore sur le blog, c'est ici et ici, mes premiers "minute par minute" je crois).
C'est donc un peu un pélerinage cette fois-ci, c'est aussi et surtout un plaisir par procuration, redécouvrir cet endroit magique à la lumière si particulière à travers les yeux de mes enfants et de mes parents qui n'y sont jamais venus. J'ai hâte.
Voilà, sinon, hier je suis allée voir l'expo Hopper au Grand Palais. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous y précipiter. Je vous invite à acheter des billets coupe file parce que la queue était tout de même conséquente - je suis une saleté de journaliste privilégiée dont la carte de presse permet d'entrer par une porte dérobée mais même là j'ai quand même du attendre au vu du nombre de gens détenteur du même sesame.
Je suis tombée amoureuse d'Hopper par le plus grand des hasards, un livre de Philippe Besson, l'Arrière saison, dont la couverture était le fameux tableau dans le bar, avec cette femme rousse mystérieuse. Livre d'ailleurs vachement sympa, je vous le recommande, construit autour de ce tableau, justement.
Depuis, je rêvais de voir ces toiles en vrai et hier j'en aurais presque pleuré d'émotion tant elles sont belles. Il y a un travail sur la lumière qui ferait passer chaque oeuvre pour une photo, une sorte de tristesse latente, une façon de dépeindre le quotidien, qui m'a touchée comme rarement je le suis devant des tableaux. Hopper semble vouer une fascination pour les chambres d'hôtel, fascination que je partage, pour la golden hour, ce moment de la journée où le soleil prend des teintes dorées sublimant le moindre bâtiment industriel, ou pour la lumière du petit matin et des rais de soleil sur les murs des chambres, d'hôtel, justement.
Il y avait trop de monde, j'aurais voulu être seule pour m'inviter un peu plus à l'intérieur de ces oeuvres. J'y retournerai en semaine, aux premières heures, je crois, pour en profiter encore plus.
Après, nous avons mangé un cupcake délicieux, vendu à la sortie de l'expo et traversé, de nuit, le jardin des Tuileries. C'était une belle journée.
Bon week-end et take care.