Hier, après que l'une d'entre vous ait laissé un commentaire parlant de cette série, je suis tombée dans "My mad fat diary".
Gros gros coup de poing. Bien évidemment, mon passé d'adolescente en fort surpoids est probablement pour beaucoup dans cette adhésion immédiate. J'étais, à 17 ans, moins grosse que Rae dans la série, mais bien assez, largement assez, pour regarder passer les trains des premiers amours de mes copines gaulées. Bien assez pour me détester, pour pétrir tous les soirs mon ventre en priant pour qu'il ne soit plus là le lendemain. Bien assez pour m'imaginer dézippant la fermeture éclair de cette enveloppe détestée, pour y découvrir dessous la fille mince que j'aurais tellement, oui tellement rêvé d'être.
Thank's god, j'avais, au contraire de Rae, des parents un poil plus aimants - euphémisme - et des amies bien moins ambigues que peut l'être sa copine Chloé avec l'héroine de la série. Mais il n'empêche que dans cette fiction écrite avec la précision d'un horloger suisse et l'humour briton qu'on aime, tout me parle et tout m'émeut. Sans parler du psy dont je suis - bien évidemment - totalement amoureuse.
Sérieusement, c'est la première fois je crois que je vois quelque chose d'aussi juste et d'aussi peu condescendant sur l'obésité adolescente. La première fois que je n'ai pas envie de mordre le réalisateur pour avoir voulu se fendre de quelque chose en faveur de la diversité. Rae n'est pas une actrice anorexique comme Renée Zellweger qu'on avait gavé de frites et de saindoux pour qu'elle incarne Bridget Jones. L'actrice n'est pas non plus une fille "ronde mais au visage tellement magnifique qu'on oublie qu'elle est grosse". Elle a les imperfections de l'adolescence, l'ovale un poil bouffi parce qu'à moins d'avoir été vernie, quand on est grosse on l'est de partout. Mais elle a ces yeux incroyables, ce regard qui fait tout oublier, cette douleur palpable et cette perspicacité qui donne envie au bout de trois minutes d'aller la serrer fort fort fort et de lui dire qu'on s'en fout nous on l'aime.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré "My mad fat diary" et je n'en suis qu'au deuxième épisode. J'aurais tellement aimé, je crois, écrire cette histoire. (mon côté autocentré).
Edit: J'ai oublié de préciser que je regarde les séries en streaming ou par d'autres moyens sur lesquels il ne serait pas raisonnable de s'étendre. Désolée, je ne réponds pas aux mails qui me demandent de donner un mode d'emploi, disons que je ne tiens pas à me retrouver en cabane :-).