Week-end studieux, il a fallu rattraper ma semaine de post-vacances pendant laquelle j'ai été d'une improductivité assez spectaculaire. Récemment dans les commentaires, l'une d'entre vous me demandait si je pouvais donner quelques "trucs" d'écriture, expliquer comment je procédais pour la rédaction de mes articles. Hum. Je crains de n'avoir pas grand chose à apprendre à qui que ce soit, tant ma méthode est la même depuis la petite enfance.
A savoir: me torturer mentalement durant des jours en m'auto-flagellant en mode "grosse feignasse, tu devrais déjà avoir terminé ce boulot, tu n'es qu'une merde sans volonté, est-ce que tu vas finir, oui ou non par t'y mettre ?"
Et ce jusqu'à ce que la deadline soit tellement imminente qu'il n'y ait plus aucune autre alternative que de me - poliment - sortir les doigts. A ce moment là, et parce que ça urge comme c'est pas permis, je suis en effet assez rapide. Tout du moins si l'on ne compte pas les deux heures qui précèdent l'écriture de la première phrase et pendant lesquelles je vais fumer trois cigarettes, boire deux thés, pisser mes deux thés, passer un coup de fil, checker mes mails, regarder s'il n'y a pas un nouvel épisode en ligne de ma série du moment, éventuellement regarder l'épisode en question pour me donner du courage (mais sans en profiter une seconde vu que je suis à ce moment là une vilaine, très vilaine fille), etc. Et puis soudain, sans que je ne comprenne vraiment le pourquoi du comment, "ça" vient. Et là, en général, je "ponds" mon papier. Ou j'en accouche douloureusement, ça dépend. Bref, je travaille assez rapidement, mais il me faut néanmoins une période de gestation incompressible. Longtemps, je m'en suis voulu de ne pas être capable de faire l'impasse sur la phase ultra culpabilisante de "l'avant". Jusqu'à ce que je réalise qu'en fait, je suis très certainement déjà en train d'écrire, sauf que ça ne se voit pas.
J'ai essayé de suivre les méthodes que l'on m'a enseignées à l'école de journalisme. D'écrire un synopsis, de faire un plan avec l'enchainement de mes idées. Ça ne marche pas sur moi. Le plan, il est dans ma tête et il ne se dévoile qu'une fois la première phrase trouvée. Et celle-ci est fondamentale. Sans elle, sans mon "attaque", rien ne peut sortir de mon cerveau désorganisé.
De même, je ne suis pas de celles qui prennent des notes au débotté sur un petit carnet. J'en suis la première désolée parce que je trouve ça hyper cool, les personnes qui sortent leur moleskine dans le métro pour capturer l'une de leurs pensées. D'ailleurs, j'ai en général un ou deux carnets dans mon sac, premièrement parce que j'adore les carnets, deuxièmement parce je trouve donc que ça fait cool et troisièmement parce qu'en revanche, pour retranscrire les interviews, c'est indispensable. Mais jamais, non, jamais, je ne fais l'effort de les sortir quand il me vient un peu d'inspiration, pour le blog ou pour mes scénarios (oui j'ai conscience que la fin de cette phrase fait un peu la fille qui se la raconte, mais le fait est que j'écris des scénarios) (d'une page environ à chaque fois, on ne va pas non plus se prendre direct pour Agnès Jaoui) (Agnès, si tu me lis).
Pire. Les rares fois où j'ai noté une idée, je ne l'ai JAMAIS exploitée par la suite. Ce qui ne veut pas dire que je me souvienne de toutes les autres que je n'ai pas écrites, ce serait trop facile.
C'est ainsi, je ne serai jamais prévoyante, je n'anticiperai jamais et je n'aurai jamais, non plus, de billet d'avance pour ce blog. C'est à la fois assez confortable, parce que je pense que de toutes façons, je serais fichue de perdre mes moleskines remplis d'idées merveilleuses. Mais je ne vous cache pas que nerveusement, ce fonctionnement est assez éreintant. Tout faire au dernier moment c'est avant tout une excellente manière d'être constamment angoissé à l'idée de ne pas y arriver...
Voilà, c'était donc un billet sur comment je les écris, en gros. Et je suis sûre que cela vous aura passionnés.
Edit: oui, il y a déjà des fraises. Non, elles n'ont certainement pas beaucoup vu la terre. Mais promis, msieur Mélenchon, elles étaient françaises. Bien de chez nous.