Alors après ce teasing honteux, je vais vous le dire, pourquoi je suis carrément super vénère. Avant tout, sachez que tout ça c'est à cause de Monoprix. Ben oui, de Monoprix, parfaitement. Qui m'a abonnée gratuitement à Marie-Claire. Ce qui, d'après l'homme, constitue la preuve irréfutable que je me lache beaucoup trop le samedi quand j'y fais mes courses. Mais ça, c'est une autre histoire.
Bref, Monop' m'a abonnée à Marie-Claire. Ce qui fait que je le lis. En plus du Elle. Bon, je sais, je ne devrais pas, ça me donne des aigreurs et c'est bien connu, c'est mauvais pour le teint. En même temps, désolée, mais ne pas lire un magazine qu'on m'a OFFERT, c'est pour moi ni plus ni moins un manque de correction.
Donc je l'ai lu. En rentrant de vacances, samedi soir tard. Et ce que j'y ai vu m'a littéralement fait hurler.
Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.
La raison de ce cri de femme qui souffre ?
Le reportage de terrain d'une journaliste qui prend son métier super au sérieux. Au point de prendre dix kilos EXEPRES pour voir ce que ça fait d'être ronde.
Putain.
Pardon, je suis en colère et dans ces cas là, ma vraie nature ressort et au risque de vous décevoir, ma vraie nature est vulgaire.
Donc, cette charmante jeune femme nous offre le compte-rendu d'un genre de "vis ma vie de grosse" à pas piquer des vers. Autant vous dire que déjà sur le principe, je suis super contre. D'abord, si Marie-Claire veut savoir ce que c'est de vivre dans la peau d'une ronde, elle demande à une fille dont c'est la vraie vie, d'être ronde. Ensuite, la nana en question pèse à l'origine 56 kilos et au terme de sa quasi "near death experience", elle pète les scores de la grossitude: 66 kilos.
Le poids que je vise depuis dix ans sans parvenir à m'y tenir plus de deux mois d'affilée.
Le poids qui pour moi représente THE ligne parfaite. Bon, je sais, pour certaines, 66 kilos c'est déjà pas mal gros. M'enfin, à lire le journal intime de notre Florence Aubenas des régimes, on croirait que c'est quasi l'obésité. D'ailleurs elle le dit carrément, à 61 kilos déjà, elle se "sent basculer dans le camp des grosses".
Putain.
Pardon, mais quand même, putain.
En plus d'être contre sur le principe, les conneries - pardon, mais bon, toujours cette vraie nature qui ressort -enfilées comme des perles sur un collier par la journaliste ne m'aident pas à me calmer. En gros, c'est simple, être ronde c'est au départ trop génial parce que du coup elle a des seins et donc elle est trop sexy de la mort. Bon, faut dire qu'elle nous explique qu'elle a de la chance et que son excellent métabolisme lui permet de grossir de partout, de façon harmonieuse. En gros, faudrait pas non plus qu'on croie qu'elle est devenue complètement moche. Non, elle s'est enrobée tout en restant "ferme". A ne pas confondre avec les VRAIES grosses qui sont non-seulement mal foutues mais aussi super molles de la fesse. Se reconnaitront celles qui le voudront.
Bref, au départ, passée de "mince" à "mince avec des seins", notre intrépide journaliste se réjouit de sa super bonne idée. Mais forcément, les semaines passant , elle trouve ça tout de même beaucoup moins drôle. Elle s'essouffle dans les escaliers - beh oui, 66 kilos, c'est limite un handicap, que voulez-vous -, elle se prend des reflexions trop sympas de son mec du style: "encore 1/2 gramme en plus et je te quitte" - un conseil ma chérie, quitte le la première, si son amour ne tient qu'à ton tour de taille c'est inquiétant - et elle explose dans ses pantalons, bouhhhhh.
Et c'est là que notre future Pulitzer lève le lièvre du siècle. Etre grosse, c'est pas super drôle.
Sans blaaaaaaaaaaaaaaaaaague ? Merci Marie-Claire... Quel scoop nom d'un chien ! La prochaine fois, c'est quoi ? Une de vos reporters se crève l'oeil pour vérifier qu'être aveugle c'est moyennement pratique ? Bon, ok, je m'égare et loin de moi l'idée de comparer la cessité à l'embonpoint. Mais ce qui me rend hystérique, c'est que sous couvert de faire genre "on est trop cool à Marie-Claire, on a pas peur de prendre des kilos et de prouver qu'être ronde ça a du bon", on ne fait que stigmatiser un peu plus les girondes.
Parce que bien évidemment, à la fin de ce reportage à hauts risques, la miss a finalement reperdu tous ses kilos, sauf un ou deux pour rester une bombe sexouelle parce que c'est bien connu, nous les rondes on est trop de la balle au pieu. Quoi qu'il en soit, la conclusion de cette enquête de terrain - à côté les journalistes embarqués avec des GI en Irak ce sont des bisounours - c'est qu'il vaut tout de même mieux être mince. Avec des seins, bien sûr.
Non mais franchement, je suis aigrie ou le procédé est juste immonde ?