Parfois l'évidence se niche dans les détails. Hier, pour moi, ces détails révélateurs de la médiocrité ambiante furent ces cinq énormes fautes d'orthographe dans un communiqué de quatre lignes sur la mort de Danielle Mitterrand.
De l'Elysée, le communiqué.
A tous ceux qui se posaient la question, il semblerait que Nicolas Sarkozy écrive donc bien lui même ses lettres de condoléances.
Danielle Mitterrand, je me souviens l'avoir rencontrée à 24 ans, alors que je commençais tout juste ma vie professionnelle. Alors stagiaire dans un centre de documentation, je l'avais accueillie avec ma directrice qui était une de ses amies. Sans réellement être capable de l'analyser, je nourrissais une admiration particulière pour elle à l'époque. Elle était tout de même la femme de François (le devoir d'inventaire cher à Jospin n'était pas encore en vogue). Une figure de la gauche, surtout. Parfois presque un peu trop, les amitiés avec Fidel me sont toujours restées un peu en travers de la gorge.
Il n'empêche qu'elle avait été très douce et très aimable, ce qui, j'ai pu le vérifier par la suite, est loin d'être le lot de tous les grands et moyens de ce monde.
Le soir, j'avais appelé mes parents pour le leur raconter, je crois. Je m'étais dit que ça y'était, j'étais en train de commencer quelque chose, j'étais là ou "ça" se passait. Je devenais une femme active parisienne. Dit comme ça c'est un peu ridicule, mais sans venir de la cambrousse ni d'un milieu ultra modeste, serrer la main de Danielle Mitterrand pour la petite provinciale débarquée à la capitale que j'étais, incarnait, je crois, une porte qui s'entrouvrait.
Bonne journée.