La première fois que j'ai vu Laurie, j'ai pensé à un elfe. Jusque là, Rose ne supportait pas trop que nous sortions le soir (= elle prenait un malin plaisir à vomir de rage sur toute personne censée la garder) et nous devions user de stratagèmes malhonnêtes pour nous échapper en loucedé, ce qui me gâchait toutes mes soirées, rongée que j'étais de culpabilité. Et puis Laurie, donc, est arrivée et Rose l'a immédiatement adoptée. "C'est elle la plus belle", a-t-elle décrété (elle est un peu superficielle). De fil en aiguille on a sympathisé et j'ai découvert qu'en plus d'être une baby-sitter ultra responsable, et pleine de ressources (du genre à vraiment préférer passer la soirée à jouer avec les gamins plutôt que de les coucher le plus vite possible histoire de mater un film) (c'était je dois l'avouer ma conception du job quand j'avais son âge), Laurie est surtout une créatrice.
Après avoir étudié la reliure à l'école Estienne, elle a fait ses premières armes chez Hermès, excusez du peu. Aujourd'hui, elle anime des ateliers artistiques pour les enfants et parrallèlement, a lancé sa marque de bijoux, mais aussi de maroquinerie et bien sûr de reliure d'art, sur commande. Il faut l'entendre parler du cuir, de la dorure, des beaux livres. Il y a de la poésie dans la passion qui l'anime.
Ces boucles d'oreilles, sujets de ce billet, sont le fruit d'une technique hyper pointue inspirée de l'origami. Pour les réaliser, Laurie s'approvisionne en papier népalais dans une minuscule échoppe du quartier asiatique et plie, replie et replie encore. Le résultat est... aérien. Ma grande ne quitte pas les siennes, tant elles sont légères et surtout différentes des babioles fabriquées à la chaine des Claire's et compagnie. Et malgré une apparente fragilité, elles sont hyper solides, le papier népalais, réalisé à partir de l'écorce d'un arbre, le lokta, poussant au Népal entre 2600 et 3400 m d'altitude, ayant une texture assez proche du cuir, en fait.
Personnellement je suis hyper frustrée, parce que mes oreilles, percées sur le tard à 25 ans, n'ont jamais toléré finalement la moindre boucle. J'ai fini par lâcher l'affaire et laissé les trous se reboucher. Privée de créoles, dormeuses et donc aujourd'hui des créations de Laurie.
Bref, à la maison on aime Laurie et ses petites mains et on suit depuis le début son aventure. Pour elle c'est très impressionnant je crois de vous montrer pour la première fois son travail, elle me confiait samedi avoir une boule dans le ventre à cette idée et en même temps hyper hâte.
Comme c'est bientôt Noël, elle m'a proposé de vous faire gagner une paire de ces BO. Il suffit pour cela que vous alliez regarder tous les modèles et que vous mettiez dans les commentaires le lien vers celui qui a votre préférence: monture sur fil argenté ou doré, papier aux motifs incas, étoilé ou doré, à vous de choisir. Comme à son habitude, le churros tirera l'une d'entre vous ce soir. Une vraie force de la nature, cet homme.
Voilà, vous savez à quel point j'admire les personnes qui se lancent ainsi, encore plus lorsqu'il s'agit d'une aussi jeune fille. On parle souvent de la génération Y, de son côté un peu dilettante. En ce qui me concerne à son âge je n'avais pas un tiers de la maturité de Laurie, qui bosse sans relâche et mène sa barque vaillement. Moi je dis qu'elle est belle la relève.
Edit: Vous pouvez aussi, si vous le souhaitez, vous inscrire à l'un des ateliers que Laurie anime, pour les enfants ou les adultes.