Je pense assez sérieusement être la cible du Malin. Alors que la grande commence à aller mieux, c'est Rose qui me refait une angine, à peine deux semaines après la précédente. Elle geint sans discontinuer depuis deux jours et parvient à avoir une mine encore plus lamentable que celle de sa soeur. Bien sûr, du coup, la fratrie n'est toujours pas partie à Lyon et mes parents sont tout bonnement retenus en otage chez nous, attendant de pouvoir transférer tout ce petit monde dans leur maison, nettement plus adaptée que notre appartement parisien à la surpopulation carcérale.
J'avoue, j'ai honte, mais je ne peux plus les saquer. Pas mes parents. Les autres. (les contaminés).
En réalité ce que je ne peux plus supporter c'est cette continuelle interrogation qui parasite mon cerveau: j'appelle SOS médecins ou bien ? Sachant que Rose a cette particularité d'avoir des maux de ventre atroces quand elle a une angine (elle est dyslexique je pense). Forcément, avec notre passif, je ne peux pas m'empêcher de craindre une malédiction de l'appendice. Quant au machin, il nous fait regretter que la morve ne soit pas un carburant. C'est sûr qu'on aurait une ou deux pièces de plus et qu'on serait, de surcroit, propriétaires.
Bref, histoire de m'échapper cinq minutes des miasmes qui tuent, voici quelques brèves du mardi, des brèves légères comme des bulles de savon, à haute teneur en superficialité.
Edit: avant de partir dans des considérations superficielles, je tiens à mettre les choses au point: je n'ai rien contre les médecins et lors de son court séjour à l'hôpital ma fille n'a croisé que des gens merveilleux. Et si je n'ai pas cité l'endroit nommément, c'est justement pour ne pas céder à la facilité de stigmatiser un endroit qui par ailleurs multiplie les prouesses. Bref, j'ai surtout voulu raconter un épisode, à ma manière, en soulignant la nécessité parfois de continuer à écouter sa petite voix intérieure, envers et contre tout. Ce qui n'empêche que j'ai eu affaire cette nuit là une fille désagréable et moyennement désireuse de se remuer pour moi. Mais elle n'est pas représentative, je pense, de la profession. Voilà, c'est tout.