Avant d'arriver à la préfecture hier, je caressais l'espoir de tomber sur une bonne âme qui prendrait en pitié ces deux malheureux contraints peut-être d'abandonner leur projet de voyage de noce à retardement dans une contrée encore vierge de toute empreinte humaine (l'ïle Maurice). J'avais préparé les mouchoirs, convaincue de lui tirer des larmes. On a beau être fonctionnaire de police, je crois que confronté au malheur d'un concitoyen, on n'en reste pas moins humain, non ?
Je sens que je vais vous étonner mais très curieusement, la dame qui m'avait été assignée lors du rendez-vous préalablement calé dix jours plus tôt n'en a rien eu à cirer de mes états d'âme. Eric.
Il faut dire qu'une fois de plus, nous nous sommes distingués le churros et moi. C'est à dire que nous pensions pouvoir fourguer tous nos docs en même temps histoire que notre dossier soit envoyé groupé au service des passeports biométriques (ce serait ballot que l'un bénéficie d'une procédure d'urgence et pas l'autre). Mais la dame n'a pas trouvé ça mignon. Problème, on avait vraiment tout mutualisé, les timbres fiscaux, les justificatifs de domicile, etc. Je vous passe les détails quant au recensement en panique de ce qui est à toi et plus à moi. La tension sous-jacente a rebondi d'un cran quand mon tendre et cher a commencé à geindre qu'il allait être en retard, croyant bon d'ajouter: "mais pourquoi tu m'as pris un rendez-vous à 9h30 et pas à 9h10 à ta place, alors que MOI JE TRAVAILLE ?" (dès cet instant j'ai su que le voyage de noces, de toutes façons, il avait du plomb dans l'aile).