J'avais envisagé un minute par minute sur cet instant mémorable qui s'est donc déroulé mardi dernier et à l'issue duquel j'ai démissionné (mes sels, Marguerite, mes sels). Le souci c'est qu'en réalité, cette scène n'a duré que quelques longues secondes. Ou deux ans, si on prend en compte les j'y vais j'y vais pas. Or un minute par minute sur deux ans, ça s'appelle un roman (note pour plus tard: pourquoi ne pas écrire un roman sur ma démission ?). Et un minute par minute couvrant une période de 55 secondes ça risque d'être un peu court.
Surtout, j'ai l'impression de ne pas avoir vraiment vécu la scène. J'aimerais vous dire que mon chef s'est effondré en larmes, la vérité c'est qu'il a trouvé mon annonce... géniale. "J'aime les gens qui prennent des risques, tu as raison si tu le sens comme ça, fonce. On te regrettera, bien sûr" (je ne suis pas absolument certaine que les derniers mots aient vraiment été prononcés) ( Je les ai ajoutés dans une tentative désespérée paraitre sous mon meilleur jour pour d'éventuels futurs employeurs) (je veux dire, ceux qui n'ont pas lu les précédents billets dans lesquels j'évoque l'odeur de mes pieds ou mes flatulences post-haricots blancs).