Lui c'est Jane et elle c'est Tarzan. En vrai, c'est Mariana mais comme elle lui est tombée dessus sur une plage suspendue au bout d'une tyrolienne, il n'arrive pas à l'appeler autrement que Tarzan.
Lui, c'est un jeune homme très comme il faut, blindé de thunes un peu à l'insu de son plein gré après avoir - très bien - revendu sa boîte. Il aime les femmes mais pas plus que sa Lamborghini et ne voit pas du tout l'intérêt de se coltiner ces machins qui ont toujours une morve verte qui coule de leur nez et qu'on appelle des enfants.
Elle, elle est pauvre comme Job, et encore, à côté Job, ce serait Bill Gates. Elle élève ses deux enfants seule, depuis que l'amour de sa vie, un poète un peu schizophrénique sur les bords - et aussi sur le milieu d'ailleurs - est parti on ne sait où. Elle en est sûre, il va revenir. Mais en attendant, elle se bat tous les jours pour que ses enfants mangent à leur faim, même si certains soirs c'est nesquik pour tout le monde et c'est à peu près tout.
Quand elle lui est tombée dessus sur cette plage, la peau tannée et vêtue d'un seul bas de maillot duquel dépassaient des touffes de poil, il l'a regardée et pensé que ses petits seins ressemblaient à des oreilles de basset. Il l'a trouvée insupportable et puis mon dieu, quels horribles enfants elle avait, le plus petit tout pisseux, non merci, au-revoir Tarzan.